lundi 18 décembre 2017

rebirth

Ce matin, séance de rebirth, avec un groupe de développement personnel. Allongé sur un tapis, sur le dos,  j'inspire:  ventre... poitrine... clavicules, puis j'expire vivement par la bouche et j'enchaîne selon le rythme donné par mon partenaire, assis sur son zafou. 
Après quelques minutes mes avant-bras sont comme paralysés et deviennent douloureux. Mes pouces, en particulier, ne fonctionnent plus. Alors je lève les bras et je commence à faire bouger mes avant-bras, mes poignets, mes mains, comme si je dansais. Puis la danse se précise, se fait transe puis extase. Je sens aussi ma bouche se contorsionner en grimaces inconnues et cela me détend extraordinairement les traits du visage. Je sens la présence d'une Energie, partout autour de moi qui me traverse et me connecte avec tout ce qui existe. Je ressens aussi la joie essentielle, immense de faire partie du vivant. 
Le dos au sol, yeux fermés, mes bras et mes jambes dansent puis je m'étire et j'étends à fond bras et jambes, mains et pieds.  Peu à peu je suis comme possédé mais pas inconscient. Je ne fais pas de bruit et je fais attention à ne pas heurter de mes mouvements mon partenaire qui assis près de moi suit ce que je fais et rythme ma respiration. Je retrouve la position d'un bébé couché sur une table de naissance. Dans la posture de 'la table' mes mains et mes pieds au ciel comme des antennes  pour capter  l' émission d'Energie. Je me sens connecté à une lumière blanche et crue qui s'étend tout autour de moi. Mes bras me semblent ecchymosés, et grêles comme ceux d'un nouveau né. Peu importe car tout en moi est joie et énergie. Je pense à ma mère qui m'a donné la vie, à son travail et ses souffrances. Je pleure, je ris et je la remercie du fond du cœur. Sentiments d'élévation, d'harmonie, de joie et de gratitude envers la vie. Sentiment de victoire aussi de m'être autorisé à aller aussi loin. A la fin de la séance je reviens à moi tout rayonnant et chargé d'énergie...

Tout au long de la semaine qui a suivi  j'ai ressenti de fortes courbatures aux avant-bras.
Dans mon lit, j'ai aussi tenté de refaire du rebirth . Mais après une dizaine d'inspirations fortes, s'ensuit une légère perte de connaissance qui interrompt automatiquement le processus. La présence d'un partenaire qui rythme la respiration et qui encourage, et celle d'une musique appropriée semblent deux facteurs clé de succès pour atteindre le stade de la transe.

Par rapport à un trip chimique, je me demande lequel des deux est le plus dangereux. Bien sûr, avec le rebirth on ne risque guère de s'empoisonner, mais on peut se poser des questions sur son état de santé mentale. Par exemple, pourquoi cet exercice a t'il eu beaucoup plus d'effet sur moi que sur les autres ? La cloison entre délire et conscience serait elle si fragile  ? Serais-je en train de ' perdre le contrôle' ? 
Les risques de tomber sous influence du groupe avec lequel on pratique, ainsi que les risques d'interprétation abusives ou de dérives sectaires sont également plus élevés que si l'on s'en tient à l'absorption d'un produit. Quoique...
Avec le LSD, le LSA ou les substances que vous préférez, les visions, les révélations peuvent être de même nature, mais restent finalement plus explicables et plus 'attendues'. Même si elle n'a pas objectivement plus de 'réalité', cette expérience de rebirth que j'ai produite naturellement, sans dopage, s'apparente encore plus à une connaissance, une révélation que ce que ce l'on peut vivre ou voir au cours d'un trip chimique.  D'ailleurs, si les grands mystiques avaient usé de drogues, ils auraient perdu toute leur crédibilité. La façon dont a tourné cette expérience ne peut être attribuée au conditionnement du groupe, qui est très hétérogène et que je ne fréquente pas régulièrement . Personnellement, je suis agnostique, et nullement porté sur l'ésotérisme ou les philosophiques orientales.
Même si je ne peux m'empêcher de penser que les sensations et les visions que j'ai eues par rebirth sont comme un 'replay' d'hallucinations déjà entrevues avec des psychotropes, cet épisode s'ajoute aux histoires de vie qui me construisent.

Joyeux Noëls et happy rebirth to you  !
Ozias

PS: Quelques prérequis pour un rebirth réussi. Pouvoir contrôler sa respiration avec une inspiration ventre, thorax, clavicule (inspiration par le nez suivie d'une expiration rapide par la bouche sans temps d'apnée).
La pratique de la danse permet de s'exprimer physiquement et d'échapper à la paralysie entraînée par la sur-oxygénation. Accepter de lâcher prise enfin, car si l'on ne se laisse pas aller à ce qui vient, le processus se bloque, de la même façon, que l'hypnotisme ne peut fonctionner que si on l'accepte ou si l'on baisse la garde. Ce dernier point demande à être en confiance et affranchi du regard des autres. Eviter par exemple de se demander si les grimaces qui viennent de si loin et qui font tant de bien sont à notre avantage ou pas. Ne pas avoir peur de passer pour un illuminé lors de la phase de restitution de l'expérience.

à lire, à voir également sur ce blog :



http://emagicworkshop.blogspot.fr/2017/05/lsa-mystique.html

https://emagicworkshop.blogspot.fr/2018/02/spiritualite-athee_16.html

http://emagicworkshop.blogspot.fr/2016/07/naissances.html

http://emagicworkshop.blogspot.fr/2015/10/nde.html

http://emagicworkshop.blogspot.fr/2015/10/psychonautisme.html




Une autre séance

D'abord je descends dans des eaux froides et bleutées. Mes bras mes mains ressentent le froid. A la sur-oxygénation succède quelques apnées corrigées par mon partenaire qui relance ma respiration. Puis, porté par le rythme de la musique les mouvements des bras se mettent en place. Puis de tout le corps, puis la transe. Mon corps trouve seul les mouvements qui lui conviennent. Étirements, danse, grimaces, cris. Arqué de la tête aux pieds, en boule roulant sur le dos. Mouvements extrêmes pour moi mais sans blessure ni courbature. Au contraire, une sensation de souplesse et de vigueur. Petit moment d'extase.
Puis le sentiment d'accoucher, ouvert, inspiration, expulsion. Sensations du nouveau né qui déplie pour la première fois, très doucement ses bras, ses jambes.
Puis je suis couché et j'amasse avec mes mains et mes bras, une boule d’énergie que je fais rouler sur mon plexus, qui masse le plexus et tout mon tronc. La boule grossit, grossit tellement qu' elle devient encombrante et encombrante à manipuler. Alors, je me recroqueville, je vieillis, la boule rabougrit, comme si elle séchait. La boule se transforme en nid, en un cocon autour duquel je tisse une sorte de linceul. Serein, je vois le ciel et les étoiles partout autour de moi.

Au retour, sentiment de détente délicieuse, et sourire aux lèvres, ce qui pour moi n'est pas ordinaire :)

L'expérience de Pacôme Thiellement :

http://www.pacomethiellement.com/corpus_texte.php?id=395


Vision de Sainte Thérèse d'Avila
« Je vis un ange proche de moi du côté gauche… Il n'était pas grand mais plutôt petit, très beau, avec un visage si empourpré, qu'il ressemblait à ces anges aux couleurs si vives qu'ils semblent s'enflammer … Je voyais dans ses mains une lame d'or, et au bout, il semblait y avoir une flamme. Il me semblait l'enfoncer plusieurs fois dans mon cœur et atteindre mes entrailles : lorsqu'il le retirait, il me semblait les emporter avec lui, et me laissait toute embrasée d'un grand amour de Dieu. La douleur était si grande qu'elle m'arrachait des soupirs, et la suavité que me donnait cette très grande douleur, était si excessive qu'on ne pouvait que désirer qu'elle se poursuive, et que l'âme ne se contente de moins que 
Dieu. Ce n'est pas une douleur corporelle, mais spirituelle, même si le corps y participe un peu, et même très fort. C'est un échange d'amour si suave qui se passe entre l'âme et Dieu, que moi je supplie sa bonté de le révéler à ceux qui penseraient que je mens… Les jours où je vivais cela, j'allais comme abasourdie, je souhaitais ni voir ni parler avec personne, mais m'embraser dans ma peine, qui pour moi était une des plus grandes gloires, de celles qu'ont connues ses serviteurs. » SainteThérèse d'Avila 

Un point de vue sur ces questions et la difficulté d'en parler, par un texte de Such : 

"Pourquoi ne pouvons-nous plus évoquer la métaphysique sans passer pour un drogué ?

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