mercredi 30 juillet 2014

Higozuiki, godemiche bio

Au Japon durant l'ère Edo (XVIIème siècle) les marchands d'accessoires érotiques vendent des cordelettes desséchées  qu'il faut tremper dans l'eau chaude pour les assouplir puis nouer autour du sexe, en un laçage esthétique proche du bondage. Ces lanières végétales prennent au contact des muqueuses une consistance si moelleuse qu'il s'en vend toujours aujourd’hui dans les catalogues de sex-shops
Leur nom 'zuiki'a curieusement été traduit en français par 'lanières de bardane'. Il semblerait que ce soit une erreur car la pauvre petite bardane (gobo en japonais) est une plante bien trop fragile pour que l'on puisse faire des noeuds avec. Le mot zuiki désigne en réalité la tige de taro bien plus capable de résister aux assauts amoureux. Les zuiki se présentent sous la forme d'une cordelette qu'il faut nouer autour de son pénis , en spirales entrecroisées. Le but est d’épaissir généreusement la
hampe, mais aussi de lui donner une consistance plus rapeuse augmentée d'une option point G. Le  'zuiki' , mot qui signifie aussi extase en japonais, est prétexte à d'innombrables poèmes satiriques mettant en scène des moines qui convertissent de jolies veuves aux délices de la religion par la découverte de quelques commotions mystiques. Le seul défaut du higo-zuiki (Higo est le nom de la région productrice de 'lanières érotiques') est qu'il arrive que ces lanières se dénouent 'in situ' dans le feu de l'action. Pour pallier la maladresse de certains hommes incapables de nouer correctement la lanière sur leur pénis, ou trop pressés pour perdre un temps précieux, les commerçants vendent donc des 'higo-zuiki' prêt à porter, c'est à dire des corsets péniens joliment tressés en diamant, en losange, ou en carapace de tortue, qui se portent à la façon de préservatifs. Au XVIIème siècle on les appelle "bateau pour sauver la vie" car ils permettent d'affronter stoïquement les éléments déchaînés. 

Pour rester à flot, certains amants poussent la délicatesse jusqu’à faire jouir leur partenaire à l'aide de godemichés en tige de taro. Ces répliques de phallus tressés existent encore de nos jours.

Après cette introduction, quelques Haiku  bien tournés qui restent bien dans le sujet :

Chose bien naturelle
son gode elle a trempé dans
du saké chauffé

A Yoshihô
comme venant laver des bardanes
les dames clientes

Mari d'Echizen
appelant à son secours
la province de Higo 
Echizen est une province au nord de Kyoto. les miliataires de cette province protégeaient la pointe de leurs lances avec une sorte de bonnet en peau d'ours. Par analogie de forme le mot Echizen est venu à signifier l'état de phimosis ou celui qui en est atteint. Higo est la province qui produit les higozuiki.

La chaleur de l'eau
comme les forgerons la maîtrisent
les dames du palais
 (La qualité d'une lame de sabre forgée dépend en grande partie de la température de l'eau où se font les trempes successives).

A la nuit profonde
c'est trop chaud, c'est trop tiède dit
la dame du palais

Dans les cas d'urgence
à froid elles en font usage
les dames du palais

Crédits :
Les objets du désir au Japon. Agnès Giard. Drugstore. Glénat 2003.
Haiku érotiques. Traduits et présentés par Jean Cholley. Picquier Poche 2002
http://www.paraverse.org/picsenryu.htm

Démonstration :
http://fr.xhamster.com/movies/341843/japanese_masturbation_with_higo_zuiki_bijin_dildo_xlx.html

Plus généralement
https://www.mariellebrie.com/histoire-du-godemichet/

lundi 21 juillet 2014

prendre chair

La chair est triste hélas, et la carne où l'on s'incarne il faut bien vivre avec. La dire ou la montrer, c'est autre chose tout est question de lieu et d'époque. De Rubens à nos jours, quelques images du mystère de la chair, fait d' horreur et de délectation.
Pierre Paul Rubens

Fabio Malgahaes
Gregory Jacobsen
Michael Reedy
Nicola Costantino

Francis Bacon
Fabio Malgahaes
veronika Frolova


Cao Hui
Sarah Lucas

Christian Van Minnen
Berlinde de Bruyckere
François Boucher

vendredi 11 juillet 2014

erection, bandaison

Car elle ne se commande pas, l'érection est à la fois servitude et liberté. 
"Le célèbre geste d’Adam couvrant son sexe d’une feuille de figuier s’explique, selon saint Augustin, non pas par le simple fait qu’Adam avait honte de sa présence, mais par le fait que ses parties s’agitaient sans son consentement. Le sexe en érection est l’image de l’homme révolté contre Dieu. L’arrogance du sexe est le chatiment et la conséquence de l’arrogance de l’homme. Le sexe incontrôlé de l’homme est à l’image de ce qu’Adam fut à l’égard de Dieu : un rebelle."—  Michel Foucault, “Sexualité et solitude”

Les Romains appelaient fascinus ce que les Grecs nommaient phallos. Du sexe masculin dressé, c'est-à-dire du fascinus, dérive le mot de fascination, c'est-à-dire la pétrification qui s'empare des animaux et des hommes devant une angoisse insoutenable. Les fascia désignent le bandeau qui entourait les seins des femmes. Les fascies sont les faisceaux de soldats qui précédaient les Triomphes des imperator. De là découle également le mot fascisme, qui traduit cette esthétique de l'effroi et de la fascination. (d'après Pascal Quignard Le sexe et l'effroi).
A Rome ou à Athènes, l'idéal du citoyen mâle est de se réserver les rôles "actifs" dans la relation sexuelle. "Il y a, d'un côté, ceux qui pénètrent; de l'autre, tous les autres, ceux qui ne possèdent pas le pouvoir, ceux qui sont pénétrés - les femmes, les garçons, les esclaves", indique Géraldine Puccini-Delbey. (Photo Herman Puig).


Nadia Lee Cohen
Le vrai laisser-aller
La médecine explique que contrairement à ce qu’on croit, avoir un sexe flasque, c’est tout un travail :
« S’il n’y avait pas un système qui tenait les artères de la verge fermées, on banderait toute la journée. C’est un phénomène physiologique, une stimulation permanente, conditionnée par des récepteurs chimiques et qui maintient la verge au repos. Cette stimulation permanente va disparaître s’il y a des sollicitations qui arrivent : ce peut être le pantalon qui frotte, un désir qui vient, des caresses. » Bref, résume-t-il :
« La situation normale est que les muscles lisses du pénis sont contractés pour que la verge reste flaccide. La nuit, lors des phases de sommeil paradoxal ; l’action chimique constrictive disparaît et la musculature se relâche laissant les artères se dilater pour remplir la verge de sang. »
«Nous savions déjà que la libération d’oxyde nitrique chimique, un neurotransmetteur produit dans le tissu nerveux, déclenche une érection en relâchant les muscles qui permettent au sang de remplir le pénis. ../....«Aujourd'hui, nous constatons que l'oxyde nitrique n'est pas seulement un déclencheur, mais l’initiateur de tout un processus cyclique qui continue à produire des ondes de neurotransmetteur dans le complexe nerveux du pénis», nous dit le Docteur Burnett.
Plus poétiquement Victor Hugo appelait joliment les érections matinales « les matins triomphants ».
« Quand on est jeune, on a des matins triomphants ;
Le jour sort de la nuit comme d’une victoire. » 

La demi-molle.
Marion Fayolle
La verge, c’est comme la Garde nationale : soit au repos, soit au garde à vous et prête à entrer en action, pas de demi-mesure !
Non, il n’y a pas d’autre usage suggéré ou envisagé. Et je ne parle même pas de l’iconographie culpabilisante et dramatique de ces pages : compatissez avec ce pauvre gars qui se prend la tête dans les mains, consterné parce que concerné par les troubles de l’érection…
Dans les zones intermédiaires, il y a du plaisir

Stop ! En maths, on dirait que l’érection est une fonction continue, pas une fonction discrète. En gros : il n’y a pas quelques stades bien définis et clairement identifiés (repos, mollasson, rigide), mais toute une palette de zones intermédiaires. Et dans ces zones intermédiaires, il faut bien se dire que non seulement il n’y a pas de honte, il y a du plaisir !
Avec les dents pendant une gâterie, par exemple, on ne risque pas de rayer le casque, il est plus mou ! On peut même mordiller, malaxer, enrouler... non, pas faire un nœud.
Semi-bander, c’est déjà le début du bonheur. On ressent la chaleur et le trouble doux de l’excitation sans que ce soit un raz-de-marée.
La demi-molle est printanière, modeste et érotique. Elle s’amuse d’un rien. Elle badine. Elle taquine. On survalorise trop le braquemart raide, et on oublie que le sexe sous forme de coït (inséré dans le ou les orifices idoines), ça connaît un avant plus ou moins crescendo, mais aussi un après.
La bandaison, même incomplète, ne se commande pas. Mais elle s’apprivoise ! Se laissant aller à la rêverie érotique, l’escalade commence dans le pantalon et on se sent vivre. C’est de l’amusement, on peut chercher la stimulation, le frottement discret, le regain d’excitation sans chercher la complétion. Non, ça n’ira pas au bout. Mais c’est bon quand même !
Sans enjeux. Sachons valoriser la demi-molle à l’heure somnolente de la sieste. Laissons-nous un peu aller, c’est l’été.


Notons  pour finir qu'en médecine légale, la présence d'une érection terminale (post mortem) est un indicateur d'une mort très probablement rapide et violente.


mercredi 9 juillet 2014

Geographie de l'amour

'Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà'. L'aphorisme de Pascal est particulièrement vrai pour tout ce qui touche à l'amour. "Ainsi, au Japon, on ne dit pas "je t'aime", ce serait inconvenant. En Europe, on le dit seulement à l'être aimé. Aux états unis, on le lance à chacun et chacune, amant'e), enfant et ami(e). 
Le baiser sur la bouche, qui nous semble si naturel et spontané, n'existait pas chez les papous, ni dans plusieurs peuples africains avant l'arrivée des blancs. Le kohi japonais existait avant le mot occidental d'amour , il ne désigne pas la passion, mais plutôt ce moment intense où désir et plaisir vont à l'unisson. Langage du corps donc, plus que du cœur. Aux yeux des chinois, les français passent pour des romantiques. Eux connaissent le caprice amoureux, mais non les "histoires d'amour". Nulle part plus qu'en Europe occidentale amour, sexe et mariage ne sont à ce point intriqués, mêlés, parfois confondus. Avec les heurts et malheurs que l'on sait.

Aimer, soit, mais par quel chemin ? L'amour est un vaste continent, voire plusieurs, et nous n'avons pas de boussole ! 
Aussi, Madeleine Scudery  inventa en 1654 une admirable 'carte du tendre' nous montrant que les aléas du cœur peuvent être dessinés, et que les sentiments empruntent des routes qui peuvent être mises en graphes ou en schémas." 
Elle fut suivie par d'autres. Ainsi par exemple Eustache Le Noble, qui en 1765 fait paraître une carte du mariage indiquant les périls attachés à l'institution matrimoniale.
Ou encore la carte du royaume d'amour de Cythère par Jean Sandeler le Jeune (1659).
Plus près de nous, Guy Debord publie en 1957 un subtil guide pychogéographique de Paris. 'Discours sur les passions de l'amour et localisation d'unités d'ambiance' qui note les effets du milieu urbain sur le comportement des individus.

Annette Messager qui revendique le droit de faire de la 'peinture d'amour' a dessiné en 1988 le 'jardin du tendre'.

L'avenir est peut être à la Géolocalisation des célibataires grâce au GPS de l'amour :
http://www.psychologies.com/Couple/Seduction/Celibat/Articles-et-Dossiers/Geolocalisation-des-celibataires-le-GPS-de-l-amour

"Le paysage est d’une monotonie admirable ; ces collines perpétuellement dépeuplées sont la vision la plus réconfortante qui soit. Il y a de quoi retrouver sa foi en l’Apocalypse : comme la Terre se passe bien de nous ! Comme elle sera noble et calme quand nous aurons disparus ! Une heure plus tard : toujours rien. Je vais gagner mon pari. Si mes souvenirs scolaires sont exacts, le fleuve Amour devrait être dans le secteur. Tout ceci est plein de sens : l’Amour n’a pas choisi pour lit une région surpeuplée comme le Bangladesh ou la Belgique ; il a élu le territoire le moins fréquenté. L’Amour n’a pas choisi pour lit une zone chaude ou tempérée ; il se complaît où les glaces ont rendu la vie sinon impossibile, au moins dure et pénible. Parmi les pays froids, il a opté pour le moins hospitalier, de sorte que sa neige reste vierge." Amélie Nothomb
Malgré toute notre géographie  comme dit Romain Gary, "aimer est une aventure sans compas où seule la prudence égare".

Crédits : Atlas de l'amour. Philippe Thureau-Danguin. Editions Autrement 2013.



jeudi 3 juillet 2014

Manger hepatant

besoins calories selon l'âge
"Les traitements peuvent par leurs effets secondaires provoquer une baisse ou une perte de l'appétit. La conséquence est souvent une perte de poids. Une perte de poids rapide entraîne toujours une sarcopénie, c'est à dire une fonte des muscles qui affaiblit et diminue sa qualité de vie.
Autour de la table, manger, c’est partager. Tous ceux qui ont dû passer par un temps de traitement au cours d’une hépatite virale savent que c’est un temps trop souvent de replis et d’isolement. On ne mange plus on s’alimente, et souvent les envies ne sont plus là. Cuisiner devient une contrainte et l'isolement nutritionnel un risque.
Avez-vous déjà réfléchi à la norme et à l’exclusion autour de la quantité d’alimentation ? Les deux œufs sont source de différence et d’exclusion alimentaire lorsqu’on n’en veut plus qu’un ! Par contre si vous prenez une part d’omelette et que vous vous servez vous même, la différence est moins violente et permet de s’adapter au plus près de ses besoins.
De la même façon, le steak qu’on ne peut pas finir comme à son habitude est générateur d’inquiétude pour le patient et son entourage. Il est donc plus astucieux de conditionner la viande en petits cubes avant sa cuisson, ce qui permettra au mieux d’adapter le contenu de l’assiette sans générer de tension. Il ne faut pas que les difficultés alimentaires deviennent une cause d'harcèlement supplémentaire et donc d’éloignement du malade de la table familiale.


Un message positif à marteler dans le crâne
des jeunes générations :
 cinq charcuteries par repas
Dans l'assiette, il faut éviter les aliments trop gras qui, selon l’importance de l’atteinte du foie, la tolérance digestive du traitement et les maladies éventuellement associées (pancréatite), peuvent être ressentis comme écœurants et provoquer des nausées, des difficultés à digérer ou des selles grasses et molles. Il faut éviter la consommation de pamplemousse (le fruit comme le jus) pendant une trithérapie. En fait, le pamplemousse modifie la transformation par le corps de certains médicaments contre l’hépatite C (inhibiteurs de protéase). Du coup, il expose à un risque de surdosage, qui peut favoriser les effets secondaires.

Des solutions pour éviter de perdre l'appétit pendant votre traitement :
- fractionner vos repas : manger de petites quantités, plus souvent dans la journée (4 à 6 repas par jour)
- privilégier les aliments que vous aimez
- varier les aliments et les saveurs (acide, salé, sucré…)
- enrichir chaque plat : ajout de crème ou de beurre dans une soupe ou une purée, de fromage râpé ou fondu sur les pâtes ou le riz, de fruits secs dans un fromage blanc.
- prendre vos boissons en dehors des repas

Pour une bonne digestion, le plus important est déjà de respecter les règles de base de l'équilibre alimentaire, notamment en mangeant lentement et en mastiquant longuement (pour repère: 1 bouchée=10 mastications et la durée moyenne d'un repas doit être au moins de 30 minutes). "Manger lentement" permet de déclencher la digestion gastrique et intestinale par la sécrétion d'enzymes digestives grâce à la présence de récepteurs dans la bouche, la salive permet également une pré-digestion. D’ailleurs, si on ne mastique pas assez, c'est l'estomac qui doit broyer les aliments et travailler plus longtemps, ce qui peut provoquer des nausées puis des ballonnements.

Sinon, les nausées sont souvent liées aux odeurs et les odeurs sont véhiculées par le gras. Il est ainsi important de préférer les aliments froids, qui sont moins odorants, comme par exemple le jambon, rôti froid, thon nature, salades, crudités, laitages, compote, fruits frais...etc. Et d'éviter les aliments très gras comme les charcuteries froides (rillettes, saucisson) ou chaudes (saucisses), les graisses cuites (plats en sauce, feuilletés), les fritures (beignets, fritures, panures)...etc.
Si vous n'arrivez pas à manger beaucoup, il est important de fractionner les repas en les complétant par des collations comme des laitages. Dans tous les cas, pesez-vous de façon régulière. Et si votre poids diminue, consultez votre médecin.

Mousse au chocolat blanc pour ceux qui veulent se faire plaisir et faire plaisir.
Vous n’avez besoin que de deux ingrédients : une tablette de chocolat blanc et une bombe de crème chantilly. Faites fondre lentement le chocolat blanc avec un peu de lait dans une casserole à feu doux. Lorsque le chocolat est fondu versé en une seule fois tous le contenu de la bombe de chantilly que vous incorporerez au chocolat. Voilà c’est fini !
Mettez le résultat dans des bols ou des verrines et placés les pour quelques heures au réfrigérateur et vous avez alors une formidable mousse au chocolat blanc qui en épatera plus d’un. Et souvenez-vous pendant les traitements on préfère souvent manger des choses fraiches, cela passe mieux.

Smoothie Lacté. Si vous aimez le frais.
1 pêche
2 abricots
Une cuillère à soupe de sucre ou de miel
3 glaçons
1 yaourt
1 verre de lait
2 cuillères de lait en poudre
Mettre un fond de lait dans le blender ou mixeur.
Ajouter les fruits coupés en morceaux ainsi que les glaçons et le lait en poudre.
Mixer jusqu'à l'obtention d'une purée. Ajouter une cuillère à soupe de sucre si vous le jugez nécessaire, ainsi qu'éventuellement un glaçon de plus. Ajouter le reste du lait et le yaourt.