mercredi 10 juillet 2013

Regrets éternels

Bronnie Ware est une infirmière australienne qui a passé plusieurs années à travailler dans un service hospitalier de soins palliatifs. Ces services accueillent des patients ayant moins de 12 semaines à vivre. Dans son  blog , qui a attiré sur suffisamment d’attention pour devenir un livre intitulé "Les cinq principaux regrets de ceux qui vont mourir", elle a compilé  le top 5 des regrets de ses patients en fin de vie :

Je regrette de ne pas avoir eu le courage de vivre ma vraie vie et non pas celle que les autres voulaient pour moi.
«C’était le regret le plus commun». «Quand les gens réalisent que leur vie touche à sa fin et qu'ils jettent un regard clair sur leur existence, il est aisé de constater combien de rêves n’ont pas été réalisés. La plupart des gens n’ont pas réalisé la moitié de leurs rêves et doivent mourir en ayant conscience que cela est dû aux choix qu’ils ont fait, où qu’ils n’ont pas fait.»
«C’est très important d’essayer de répondre à vos aspirations durant votre existence. Dès que vous perdez la santé, il est déjà trop tard. La santé apporte une liberté dont peu de gens ont conscience, jusqu’à ce qu’ils la perdent.»

Je regrette d’avoir trop consacré de temps à mon travail.
«C’est un regret qui revient chez tous les patients masculins que j’ai eu à soigner. Ils n’ont pas vu leurs enfants grandir, et n’ont pas prêté assez d’attention à leur compagne. Les femmes aussi évoquent ce regret. Mais les plus vieilles d’entre elles, pour la plupart, avaient été femmes au foyer. Tous les hommes que j’ai soignés regrettaient profondément d’avoir consacré une part de leur existence si importante au monde du travail.»

Hommes ou femmes, Il semble que personne n’a jamais déclaré sur son lit de mort : ' J’aurais dû passer plus de temps au bureau! '.


Je regrette de ne pas avoir plus exprimé mes sentiments.
«Beaucoup de personnes ont étouffé leurs sentiments dans le but de rester en paix avec leur entourage. En découlent des existences médiocres, avec des personnes qui n’ont jamais atteint leur plein potentiel.»
«Nous ne pouvons pas contrôler les réactions des autres. Cependant, même si les autres peuvent réagir avec une certaine virulence lorsque vous changez votre façon d’être en vous exprimant en toute franchise, cela finit par renforcer vos relations et à les rendre plus saines. Ou alors cela vous libère d’une relation malsaine qui pollue votre existence. Dans les deux cas vous êtes gagnant.»

Je regrette de ne pas être resté en contact avec mes amis.
«Souvent, les patients ne réalisaient pas l’importance qu’avaient eu leurs vieux amis dans leur existence. Et dans leurs derniers jours, il n’était pas toujours possible de les retrouver. Beaucoup étaient tellement pris par leur propre existence qu’ils ont laissé s’étioler des amitiés en or au fil des années. Il y avait beaucoup de regrets sur le fait de ne pas avoir consacré à ces amitiés le temps et les efforts nécessaires pour les entretenir. Tous les patients regrettaient leurs amis lorsqu’ils étaient sur leur lit de mort.»

«Il est commun pour tout un chacun de laisser filer des amitiés dans nos vies bien remplies. Mais quand vous êtes confrontés à l’imminence de votre fin prochaine, les détails physiques de votre vie disparaissent. Les mourants veulent régler leurs affaires financières avant de s’en aller. Mais ce n’est pas l’argent ou le statut qui importent pour eux à ce moment là. Ils veulent tout mettre en ordre pour le bénéfice de ceux qu’ils aiment. Malheureusement, ils sont souvent trop malades ou fatigués pour s’acquitter de cette tâche. A la fin, tout ce qui importe, c’est l’amour et les relations humaines. C’est tout ce qu’il reste dans les dernières semaines, l’amour, et les relations humaines.»

Je regrette de ne pas m’être autorisé à être plus heureux.
«C’est un regret étonnamment commun. Beaucoup ne se rendent pas compte avant les derniers instants que le bonheur est un choix. Ils étaient tous empêtrés dans leurs vieilles habitudes. Le soi-disant confort qu’apporte la routine a empiété sur leurs émotions et leur physique. Dans la peur du changement, il s’étaient convaincus et avaient convaincu leur entourage qu’ils étaient heureux. Alors qu’au fond d’eux-mêmes, ils aspiraient à rire franchement, à avoir plus de folie dans leur vie.» 



Par ailleurs, Marie Paule Dessaint, auteure, coach et blogueuse,  remarque avec justesse sur son blog, que parler à une personne mourante de ses regrets, c'est comme l'empêcher de partir avec «le sentiment du devoir accompli». Par conséquent qu'il vaudrait mieux poser la question 'de quoi êtes vous le plus fier ?'
Elle note que parmi les tâches développementales du cycle de vie d'une personne, la toute dernière, au moment de la vieillesse est l'intégrité (se sentir entier, cohérent, accompli). Une autre tâche développementale fondamentale qui doit être acquise au cours de la vie et surtout après la soixantaine, est la 'générativité', c'est-à-dire être convaincu d'avoir laissé quelque chose derrière soi; d'avoir laissé son empreinte, sa marque, même toute petite, sur le monde.

Nous voilà prévenus et avertis, alors préparons nous au grand départ car 'rien ne sert de courir, il faut partir à point.'

Attention.... 1, 2, 3 Partez !


Ozias


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