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mardi 14 avril 2020

L'incident de Notre Dame

Le 15 avril de l'an 01 du Grand Confinement, nous célébrerons le premier anniversaire de l'incident de Notre Dame (15 avril 2019) !

Quels projets pour après ?...











La catastrophe de Notre Dame. Alain de Borniol.

mercredi 17 mai 2017

LSA mystique

Argyreia nervosa. fleur et feuille.
L'Argyreia nervosa est une plante  «enthéogène», ce qui signifie qu'on est en présence d'une plante génératrice d'un
sentiment divin à l'intérieur de soi ou permettant d'entrer en contact avec le divin.

Curieux de ces choses, j'ai fait l'essai un dimanche, à minuit...
Avec 4 graines, couché dans le noir sans bouger à écouter du psybient au casque,  le résultat est impressionnant, très introspectif et plutôt couillu comme trip. Le LSA,  principe actif de l'Argyreia nervosa qui est une sorte de LSD, est comme un billet pour le voyage astral . J'étais là où pas, j'étais multiple. Je dirais presque qu'au cours des 6 heures de trip le voyage astral faisait mine d'excursion et j'ai vu des choses si belles qu'il vaut mieux ne pas mettre de mots dessus. Cela ne pourrait qu'être cause d'incompréhensions ou de moqueries.  

J'ai pu découvrir, mais surtout percevoir la dimension spirituelle de l'existence. J'ai aussi exploré un continuum entre les morts et les vivants. Les morts ne sont pas perdus. Ils ne sont plus, mais ils ont existé et ça c'est pour toujours. J'ai pensé: morts ou vivants ceux qu'on aime sont toujours là, c'était très rassurant. De passage chez les morts j'ai retrouvé un collègue disparu le mois dernier (emporté par une  SLA !) Il me parle, sourit, me dit de passer quand je veux. Il y avait aussi mes grands parents. Parmi les vivants je voyais clairement ceux qui m'aiment et qui comptent, des femmes surtout, mes fils.
J'ai ressenti l'Energie aussi distinctement qu'on entend chanter les oiseaux, évidente comme la chaleur du soleil. Quelque part à l'intérieur de moi, au dessous du nombril, il y avait la présence physique évidente d'une chose chaude, forte et vivante et qui bat. Le Hara ?
Sur mon corps ruisselaient des fluides subtils qui protègent, qui vibrent. Sans eux la matière devenait triste, froide, morne. Ces fluides, cette 'Energie' semblaient faits d'instants de vie que nous accrochons à la réalité du monde que nous traversons. Cette Energie nous anime, elle est indestructible. Elle est partout, mais elle est mouvante, on peut la perdre et devenir froid, inanimé, vide.
C'est ce qui m'est arrivé en pleine extase : sur le coup des 3h/4h du matin la musique s'arrête car mon téléphone surchauffe (lui aussi !). Débarqué en plein voyage astral je me retrouve dans mon lit avec un mal au bide carabiné, incapable d'avaler une gorgée d'eau, à la limite du malaise me demandant si j'allais passer la nuit ou si j'allais passer cette nuit...Bien que prêt à partir ce jour ou à y rester sans poser de question, la perspective de l'hospitalisation ou du trépas me paraissait inconvenante pour un dimanche matin en famille et ça me chiffonnait grave.
Après un malaise vagal (ou plus), un maalox et une pointe d'alprazolam j'ai pu reprendre le cours de mon trip, et retrouver, en voyant le jour poindre, cette différence, cette essence immatérielle qui change le vide en plein. C'était comme une poussière, une couleur iridescente comme la robe du calamar, une présence qui se pose sur les choses et les rend vivantes, et qu'il faut retenir. Cette vie c'est à nous de la cultiver, de la protéger. J'ai pensé "l'Energie existe, ne l'oublions pas, cultivons la". 

Ozias

Une thèse au sujet du LSA :
http://docnum.univ-lorraine.fr/public/SCDPHA_T_2004_SCHMUCK_PIERRE.pdf

PsychonautipsLe LSA ça n'est pas un trip récréatif  soigner le setting car gros risque de bad !!!  Avec  4 graines les effets se sont fait sentir après 30mn/1heure durée environ 6h. Je n'ai pas vu venir la montée. Ensuite, compter un jour de récup'. 
Les graines rendent malade (mal au ventre, nausées, malaises vagaux, suées, respiration difficile). Prévoir, Maalox, Vogalène, anxiolitique, certificat médical et directives anticipées à jour !
Cette nuit j'ai été calamar aussi. Je bats des nageoires, j'essaie mes tentacules...
Bonus : Continuum morts-vivants, quelque chose de ce goût là : https://www.youtube.com/watch?v=1-0UuvRui40

a propos de chamanisme http://www.inspir.be/?page_id=2792 

Livre des morts http://www.faena.com/aleph/articles/leonard-cohen-narrates-the-history-of-the-tibetan-book-of-the-dead/

dimanche 20 mars 2016

Les infaux

Quelques liens pour mieux s'informer, décrypter l'information en un clic et rester dans la course 24/7.

Généraliste et généralement bien informé ledailyberet 

Bien à jour sur l'actu et les élections : Buzzbeed   https://www.buzzbeed.com/

Le Gorafi : La presse Française généraliste. De l'infaux en continu.

L'écho de la boucle: une info différente sur la région de Besançon

http://sud-ou-est.fr/ : Si vous êtes plus ou moins au Sud-Ouest

Le Bilboquet : journal du temps perdu (pour le dimanche)

Corse machin : L'infaux corse.

Ravelations Ravelations, la source d’infos incontournable, alternative et originale spécialisée dans la musique électronique, le clubbing et la rave culture.

Sciences : Sciences Info , l'info scientifique qu'il vous faut

Complots faciles : le conspirationnisme pour les nuls

Les infaux de Belgique

Les infaux du Québec

Infaux internationales pour anglophones

Tous les journaux d'infaux (ou presque)
http://www.topito.com/top-sites-infaux-parodique-gorafi

L'infaux qu'il vous faut

http://www.actubis.com/
 
http://www.les-infaux.fr/

https://bellega.wordpress.com/

https://edukactus.wordpress.com/

La déclaration. Edouard Levée.

samedi 23 janvier 2016

Impudiques holothuries



Dans l'eau claire de la méditerranée, puis dans la sauce d'un plat chinois, j'ai découvert le concombre de mer. 
Posé au fond de la mer le concombre de mer (aka 'bêche de mer', ou 'vier de mer' en français, ou holothurie si l'on est savant) ressemble de loin comme de près à un large étron brun
Dans l'assiette sa saveur est fortement iodée et légèrement fumée (ce qui est û à son mode de préparation). Sa texture, quoique ferme sous la dent,  est principalement gluante. Ce mets de luxe de la cuisine asiatique justifie son prix élevé (Il peut atteindre plus de 800€/kg à Hong Kong) par ses qualité nutritives irremplaçables : Le concombre de mer est garanti sans cholestérol. Il est bon pour la peau. Il combat le cancer. Ou l’impuissance.

Pourtant le mot holothurie que l'on pourrait traduire par "toutes portes ouvertes", et qui désigne la classe des animaux de notre concombre de mer, a été attribué par Aristote  au concombre de mer en raison de son anatomie et de certains comportements obscènes. 

En effet, long de quelques dizaines de centimètres, le concombre de mer est un tube de muscle mou couvert de pattes minuscules . Lorsqu'il se sent menacé, le concombre se contracte et durcit sa chair pour qu’elle devienne dure comme une armure. Quand on le retire de l'eau, pas content, il se vide et expulse un puissant jet d'eau de mer par son extrémité anale.
En cas d'attaque caractérisée, certaines espèces éjectent un filament composé d'un liquide gluant et peuvent même expulser ainsi une partie de ses organes, pour entortiller l'ennemi dans un piège paralysant. le système de défense des holothuries, c’est de l’éviscération pure et simple!  Toutes les espèces d’holothuries n’éviscèrent pas de la même manière. Certaines éviscèrent leurs intestins, d’autres leurs systèmes respiratoires, certaines le font par la bouche, d’autre par l’anus. Heureusement pour elles, les holothuries peuvent très rapidement régénérer les organes qu’elles balancent à la face de leurs prédateurs, ce qui constitue un mode de défense particulièrement efficace, et original !

Chaque jour, dans les plaines des abysses, d'immenses troupeaux de concombres de mer broutent constamment les détritus venus d'en haut. Ce sont les nettoyeurs nocturnes des profondeurs du paradis holoturien. Comme les concombres de mer ont tout le temps la tête dans le sable, ils respirent en fait par le cul. Du coup les concombres de mer, qui respirent par l’anus, filtrent continuellement l’eau par cet orifice et arrivent bien souvent à se choper de vilains parasites comme des protozoaires, des mollusques. des vers marins, des crabes… et  même de petits poissons anguiformes, les carapidés,  qui, quand ils sont petits, pénètrent l’anus des holothuries la tête la première, et quand ils sont trop grands, s'enfoncent en marche arrière, queue la première en le fondement de l'holothurie …Ce poisson, qui pénètre le concombre de mer en une sodomie extrême ne se contente pas de violer l’intimité du concombre de mer, mais il lui dévore aussi continuellement les organes internes  (dont les gonades) lesquelles,  en se régénérant, offrent un buffet perpétuellement réapprovisionné.

Heureusement pour elles, toutes les holothuries ne sont pas ainsi parasitées par les carapidés. Certaines sont par exemples trop petites pour abriter de tels organismes (les plus petites holothuries mesurent 10mm) et d’autres sont dotées de moyens dissuasifs contre la pénétration… des dents anales !
Oui, en vérité, je vous le dit : 'en vérité la nature est bien faite, sinon elle le serait moins.'

Oz
Dents holothuriennes anales
Sources, à consulter :

mercredi 13 janvier 2016

Fellations


Tomi Ungerer
Au XIXe siècle, la fellation a fait son apparition dans la littérature française. Tout un sombre imaginaire s'est alors développé autour de cette caresse associée aux délices funèbres d’une exécution.
En 1899 Félix Faure s' éteint entre les lèvres de sa maîtresse, révélant, en cette queue de siècle, le rôle symbolique et criminel de la fellation. Et Clémenceau d’accréditer le pouvoir dissolvant de la caresse en déclarant en sus de cette épectase : “Il voulait être César, il ne fut que Pompée“. Le caractère grivois de l’attaque n’aura échappé à personne si l’on se souvient qu’à l’époque, le tout-Paris avait surnommé Marguerite Steinheil (la dernière amie du président) la “Pompe Funèbre“ »… 
A la même époque, beaucoup des clients de bordels demandent aux prostituées l’option «pompoir» [ou glougloutage du poireau]  et Huysmans se plait à décrire la «bouche spoliatrice» de ces «gouges» qui attendent le client avec des yeux de mourante galvanisée. Elles font peur. Elles fascinent.
Si l'on en croit Ian Geay, qui publie sur le sujet vingt pages de haute voltige, dans la très érudite et décadente «revue finissante» Amer , la fellation mortelle du Président condense toutes les angoisses viriles de ce XIXe siècle finissant… «La crise d’apoplexie, qui frappe Félix Faure, illustre, pour ses contemporains, le rôle destructeur de la femme dans le champ de la politique»
Pour Ian Geay, le plaisir oral va en effet bien au-delà de ce que l’on appelle vulgairement, une mise en bouche. C’est tout le contraire d’un «préliminaire ». C’est le début de la fin. Pourquoi ? Parce que la bouche est un orifice stérile. Lorsqu’une femme suce, elle se soustrait à l’ordre qui veut que sexe = reproduction. La fellation, c’est le plaisir sans procréation. 
Pire encore : avec la fellation, le plaisir pris entre les dents d’un carnassier. «L’oralité, en d’autres termes l’accès des femmes à la parole, est accusée d’encourager l’Anarchie au détriment de la hiérarchie et de l’ordre patriarcal représentés par la République et son chef d’état, explique Ian Geay. Mais la fellation est aussi devenue, au cours du dix-neuvième siècle, un thème littéraire à part entière, à travers notamment la dérivation cannibalique de l’oralité».
La femme qui suce est une goule inquiétante. Par elle, l’homme perd ses fluides. Ce qui explique peut-être pourquoi le thème du vampire en littérature prend si souvent la forme à peine déguisée d’une caresse buccale délétère… Ian Geay souligne qu'à cette époque «le succès du thème vampirique qui n’aura trompé personne quant à sa dimension sexuelle. Révélatrice des angoisses de castration des artistes et des littérateurs de l’époque, la fellation n’est pourtant pas seulement un avatar de ce que la psychanalyse appellera quelques années plus tard le premier stade du sadisme infantile, le sadisme oral». Pour Ian Geay, c’est aussi «une atteinte au système de reproduction sur lequel se fige la dichotomie des sexes».
"Par nature la fellation est duale et demeure ambiguë.../...dans le mouvement qu'elle opère entre le haut et le bas. Sur l'axe de la verticalité, les deux corps en lutte s'affrontent sur un territoire aux zones frontalières parfaitement délimitées : la partie haute est celle de la cérébralité et la partie basse dévolue au sexe. La fellation s'accompagne d'un double trajet qui rend le geste ambigu."
.../..."La fellation entraîne tantôt l'acéphalisation [submergé de plaisir, le pompé perd la tête], tantôt la stricte intellection [trop cérébralisé le plaisir ne parvient plus à son terme], c'est à dire la castration. Nous passerions dès lors de celle qui subit la pénétration orale à celle qui parvient à s'extraire de la soumission dans laquelle l'irrumé la place pour devenir la fellatrice, celle qui ensorcelle l'homme qui risque de s'abandonner et de perdre la tête !
La femme s'abaisse pour triompher alors que l'homme s'élève pour s'abîmer. La fellation, c'est le triomphe des parties basses sur le reste du corps, la victoire des instincts primaires et contre-productifs au détriment de l'amour et de la reproduction
."

Voilà. Vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas.
Oz
Sources : 
Agnès Giard http://sexes.blogs.liberation.fr/2016/01/05/fellation-le-baiser-de-la-pieuvre/
Voir aussi dans ce blog : http://emagicworkshop.blogspot.fr/2014/02/plat-du-jour-le-poulpe-sauce-daikichi.html


Plus près de nous, un remarquable texte de Alain Fleisher extrait de son roman 'L'amant en culottes courtes'  paru au Seuil en 2006.
« Lentement Barbara avait commencé à s’effacer, à descendre, à disparaître, son visage n’était plus devant moi, j’avais perdu son regard, ses lèvres, il n’y avait plus rien à regarder que la cloison de bois face à moi, dans l’obscurité envahissante. Barbara me laissait seul, elle m’abandonnait, elle ne me laissait rien d’elle, rien que j’aurais pu encore tenir dans mes bras ou dans mes mains, caresser, enlacer, embrasser. Elle s’était soustraite, accroupie devant ce qu’elle avait appelé prick, ou cock, la nuit de la première fois, qu’elle venait de tirer des vêtements et qu’elle tenait dans ces doigts.
Bientôt, en cette partie-là de mon corps que je sentais exposée, vulnérable, alors que ma situation me semblait à la fois indécente et ridicule, culotte courte aux genoux, une douceur inconnue, indescriptible, m’a enveloppé. Je n’avais pas tardé à identifier la figure et le but de la posture- un classique, en somme, dans l’imagerie colportée par les garçons sur ce à quoi ils peuvent faire consentir les filles, ou à quoi les plus vantards et les plus brutaux prétendront les contraindre, surtout à cette époque où cela pouvait pallier l’acte sexuel principal, auquel certaines résistaient par peur des conséquences - , mais ce que je ressentais dans l’obscurité, sans chercher à rien voir, ne correspondait à rien, ni aux descriptions grossières des apprentis sorciers ni aux anticipations de l’imagination. 
Magritte
C’était une douceur encore différente de celle, extrême, que j’avais découverte entre les cuisses de Barbara deux nuits plus tôt, une douceur plus animée, plus active, plus attentive, plus variée, plus changeante, à la limite du supportable. C’était aussi comme le mouvement d’un récit, une douceur qui serait celle de quelque chose que l’on raconte à mi-voix, un secret, la douceur qui se décrirait elle-même, qui raconterait sa propre origine, son objet, son objectif, une douceur vivante et chaude, animée et discrète comme celle d’une parole murmurée, presque silencieuse.  Je n’avais pas soupçonné que cela pût être ainsi, d’une telle douceur, d’une telle générosité, délivrant une telle volupté…./…
Wim Delwoye
 Dans son entreprise, Barbara se montrait hardie, résolue, obstinée, inlassable : un de ces ouvrages dont seules les femmes ont la patience, et dont elles seules ont le secret. Dans ma passivité, je ne poursuivais aucune fin, cela pouvait durer indéfiniment, un délice permanent auquel aucun terme n’était fixé par aucun excès à atteindre, par aucun dépassement, aucun au-delà de ce même plaisir. L’état voluptueux était constant, la vibration intense d’un point fixe, en suspens, mais il m’était offert, imposé, je ne pouvais m’y dérober, j’en étais prisonnier comme on peut l’être, à l’opposé, d’une souffrance. Je ne poursuivais rien, aucun but, aucune issue, cela  tombait sur moi, m’enrobait, m’enveloppait, me tétanisait sur place. L’histoire qui m’était racontée pouvait durer, se répéter, recommencer sans jamais s’achever, son mouvement me grisait mais il ne m’emportait nulle part : j’étais sous l’empire d’un charme envoûtant, paralysant. Pourtant, comme je l’avais rêvé quelques heures plus tôt, pendant le déjeuner, j’étais dans cette bouche, prêt à être doucement mâché, dégluti, avalé, englouti là, dans le corps de Barbara par ses lèvres, sa langue, son palais, la face interne de ses joues. Cette offrande qu’elle me servait à genoux me semblait à la fois disproportionnée et incomplète, bouleversante et frustrante car, dans l’excès de ce qu’elle me donnait, elle me privait d’elle-même. Dans ce qu’elle m’offrait, Barbara se soustrayait à moi, elle s’était retirée pour me l’offrir. Il y avait de la gêne  et de la privation dans mon ravissement. Barbara m’exposait et me manquait. 
Il y avait au centre de mon corps, la concentration d’une présence trop forte et, face à moi, contre le reste de mon corps et entre mes bras, une absence, un manque, la douleur d’une séparation. Sans doute me montrais-je impassible. Surpris, comme médusé, je ne manifestais ni encouragement ni reconnaissance. Je me laissais faire et je m’abandonnais au plaisir, mais j’avais hâte aussi que cela cesse, que Barbara se relève, qu’elle revienne auprès de moi, là où je l’attendais. Elle ne voulait rien savoir de cette attente, en moi, d’autre chose que ce qu’elle me promettait au bout de l’histoire dont ses lèvres, et sa langue, et sa bouche déroulaient le fil. Elle voulait aller jusqu’au bout de ce qu’elle avait commencé à me dire, à me raconter. Et, par moments, la parole en effet se pressait sur ses lèvres, parmi la salive : elle libérait sa bouche- je me sentais moi-même sur le point d’être libéré – juste le temps de faire entendre un mot, dans un souffle : « Please ... » Je ne savais ce qu’elle me demandait, ce qu’elle voulait dire avec ce mot, un des premiers que l’on apprend parmi les formules de politesse de la langue anglaise. Je ne savais ce qu’elle espérait, ce qu’elle me réclamait, ou ce qu’elle me suppliait d’accepter. Je ne savais ce qu’appelait la douceur de cette plainte, la sonorité de ces syllabes elles même si proches du plaisir auquel elles semblaient conduire, et dont elles appelaient l’accueil, le consentement. Sans doute fallait-il comprendre quelque chose dont la périphrase eût été : ' Accorde moi ce plaisir que je veux te donner. ' C’est-à-dire, tout simplement : ' S’il te plaît…'  »

vendredi 5 juin 2015

Entartages

Samedi 30 mai 2015 , le célèbre entarteur belge Noël Godin, 69 ans, s’en est pris pour la huitième fois à Bernard-Henri Lévy. !
Rares ceux qui ne se sont pas réjouis de voir les badernes politiciennes, les cuistres ignobles et les puissants les plus impudiques recouverts de crème chantilly et suffoquant d’indignation. Le général Kabila père, qui régnait au Zaïre, a déclaré dans Le Soir : « Je préfère mourir sous les balles d’opposants politiques que d’être entarté. ».  Arriver à faire vivre les crapules dans la peur armé d'une simple pâtisserie c'est héroïque, c'est fou  ! 
La tarte à la crème est un acte terroriste burlesque, un happening héroïque et subversif. Noël Godin, alias l'entarteur, alias Georges le Gloupier, est maître de cette guérilla pâtissière qui signe ses actions aux cris de 'gloup gloup gloup'.
"Au début, l'Internationale pâtissière s’attaquait aux baudruches culturelles. Après, il y a eu la deuxième phase de la croisade pâtissière, avec les médias faux-culs, dont Jean-Pierre Elkabbach qui présidait à la fois France 2 et France 3. Quand le réseau de complices s’est étendu, on est passé à la phase n°3, les élites économico-politiques, avec Bill Gates, Sarkozy et bien d’autres." Voyons quelques exemples.

BHL. 2015.
Huitième entartage le 30 mai à Namur. "BHL restera toujours la tête à tarte par excellence”.Noël Godin
Ecoutez le "ooh non...!" de BHL dès il entend 'gloup-gloup'
https://www.youtube.com/watch?v=0tioui55_qU
Dernier en date, et médaille d'or : Michel Blanquer


Si le terrorisme burlesque vous tente, sachez qu'il existe aussi  la BAC (Brigade Activiste des Clowns).  Il y a un groupe grenoblois 'Pièces et Main d’Oeuvre', qui s’en prend aux « nécrotechnologies » et décommande des congrès de nanotechnologues en envoyant des courriers. Il y a aussi le mouvement des Robins des Bois, composé d’employés d’EDF qui se pointent chez des gens à qui on a coupé l’électricité et les rebranchent piratement. Ou de très grand comparses, les Yes Men, des Américains qui opèrent aussi en France. Ils interviennent devant des patrons pour proposer des mesures ignobles contre les pauvres, avec des discours aussi horribles que crédibles. . Les Casseurs de Pub sont parfois très drôles aussi, comme les dégonfleurs de pneus de 4x4 et les faucheurs de mais transgénique. Ça fait beaucoup de résistances. A signaler, un livre consacré à ce sujet : 'Les Nouveau Militants' édité par Les Petits Matins.

Interview de Noel Godin , 
http://www.les-renseignements-genereux.org/var/fichiers/textes/Interview_Godin_article11.pdf

Approfondissement des us et coutumes de la croisade pâtissière : www.gloupgloup.be 



Brigade de clown à Grenoble. (présidentielles 2017)

dimanche 29 mars 2015

Epitaphes

Quand le temps s'arrête, tout doit tenir  en une phrase tracée dans la pierre sous laquelle on se tiendra. Ultime concision, vers sévères ou dernier bon mot, gravés pour l'éternité, enfin ce qu'il en reste. Quelques exemples pour vous donner quelques idées, vous faire rêver:
Le plus bel exemple est pour moi Alphonse Allais (humoriste 1850 - 1905):
Ci-gît Allais - sans retour.

Plus grave, sobre et grandiose, cette épitaphe romaine :
'Non fui, fui, non sum, non curo'
qui se traduit par : "Je n'existais pas, j'ai existé, je n'existe plus, qu'importe "


Quelque essais perso maintenant: 








"Home sweet Home".  "Ecce Home..."  "BREF..." "j'ai pensé donc je fus" etc


Plus riche, et même somptueux, le 'tombeau' poétique (qu'ici autant vaudrait nommer caveau) est un genre littéraire qui trouve ses origines dans les épitaphes grecques.

Ce mot de "tombeau" qui renvoie simultanément à l'absence et à la présence signifie la présence d'une absence, la mémoire d'une disparition. Il constitue l'affirmation, massive, monumentale, ornée de fresques ou de rimes, d'une existence perdue. Il indique une présence dont le vide serait le noyau. Le tombeau reconnaît la mort: il l'accueille, la salue et la métamorphose. Plutôt que la Disparition, il donne à lire le lien que les vivants entretiennent avec elle.

Tombeau de Verlaine (Extrait des Poésies de Stéphane Mallarmé).

Le noir roc courroucé que la bise le roule

Ne s'arrêtera ni sous de pieuses mains

Tâtant sa ressemblance avec les maux humains

Comme pour en bénir quelque funeste moule.



Ici presque toujours si le ramier roucoule

Cet immatériel deuil opprime de maints

Nubiles plis l'astre mûri des lendemains

Dont un scintillement argentera la foule.



Qui cherche, parcourant le solitaire bond

Tantôt extérieur de notre vagabond -

Verlaine ? Il est caché parmi l'herbe, Verlaine


A ne surprendre que naïvement d'accord
La lèvre sans y boire ou tarir son haleine
Un peu profond ruisseau calomnié la mort.

http://www.maulpoix.net/tombeau.html

Chabotocoptère (cercueil à hélice térébrante)
André Chabot est un artiste français né en 1941 à Saint-Étienne (France).

André Chabot se présente lui-même comme un « promeneur nécropolitain ». Son œuvre, depuis plus de trente ans, est consacrée à la mort.
"Mon corps va pourrir, devenir une charogne avant de partir en poussière, mais mon « oeuvre », livres et archives photographiques, restera derrière moi. C’est un beau pied de nez à la mort pour un « bizarre de l’art », 

ne croyez-vous pas ?"


http://www.andrechabot.com/fr/f-phantasm.html

mercredi 31 décembre 2014

le pissenlit par la racine

Pissenlits. Charlotte Bories.
Le pissenlit est une plante commune dans tout l’hémisphère nord dont le nom savant Taraxacum signifie «je trouble, j'agite», par allusion à ses propriétés diurétiques, ce que confirme le nom de «pissenlit» qu'on lui donne en français. Logé le long des allées, mais aussi au pied des haies, dans les friches, les massifs et les potagers, le pissenlit fait partie des mauvaises herbes les plus communes, et les plus tenaces.
Le pissenlit n’a qu’une racine (pivotante) mais il repart facilement du pied lorsqu'on a manqué de l'arracher…. , il pousse vite et se ressème particulièrement bien. 
Le pissenlit est une plante dite hermaphrodite, elle a des organes mâles et femelles. Grâce à eux et à ses multiples fleurs dans son réceptacle, un insecte (abeille ou autre) peut lui permettre de s’autoféconder et ainsi de se multiplier. 
Les bienfaits du pissenlit ont été découverts dès l'Antiquité, mais n'ont été démontrés qu'au XVIe siècle. Le pissenlit possède notamment la propriété de traiter efficacement l'hépatite et les problèmes de vésicule biliaire.
Il existe à peu près autant d'études au sujet des effets thérapeutiques de la plante, que sur les moyens de s'en débarrasser, et chaque année des milliers de tonnes d'herbicides sont utilisés à cette fin. 
Comme le virus de l'hépatite, le pissenlit est aussi largement répandu qu'il est difficile à éradiquer. Tel un virus qui 'trouble et qui agite', le pissenlit  colonise et contamine les plate-bandes de nos jardins. Plante hermaphrodite , mauvaise herbe qui soigne, le pissenlit est finalement une métaphore de l'ambivalence des transmissions virales qui sont vecteur et force des échanges biologiques et humains : puissants, inévitables, bénéfiques et jamais sans ambiguïtés.

Ce pissenlit est une plante bien hépatante !

Ozias

Propriétés médicinales du pissenlit
Stimule et apaise le foie : le pissenlit est utile contre les problèmes de foie, contre l'engorgement du foie et les soucis de vésicule biliaire. Vertus dépuratives : agit en cas de constipation, de digestion difficile, d'excès de cholestérol ou même en cas d'inappétence. Prévient les problèmes rénaux : insuffisance urinaire ou hépatique, troubles biliaires.

On utilise principalement la racine (pour ses vertus cholagogues qui facilitent l'évacuation de la bile) et les feuilles (pour leurs propriétés cholérétiques qui facilitent la production de la bile).

Utilisation et posologie du pissenlit
Pour les racines, il est possible de les prendre en décoction, en extrait ou bien en teinture. En décoction, la préparation est simple : faire bouillir de 3 à 5 g de racines dans une tasse ou un bol, pendant une dizaine de minutes, à renouveler trois fois par jour.

Si le résultat se fait attendre, reste la possibilité de faire des vœux lorsque l'on souffle sur les pistils de la fleur mûrie du pissenlit.

Précautions d'emploi

 Comme le cresson, les feuilles peuvent être contaminées par la douve du foie, et ne doivent donc pas être consommée crue en cas de risques dus à la proximité de pâturages. En cas de calculs biliaires, il est préférable de rencontrer un médecin au préalable. D'autre part, il est conseillé de ne pas utiliser le pissenlit en cure continue tout au long de l'année, mais plutôt d'en effectuer une de quelques jours ou semaines lors des changements de saisons. En cas de grossesse, d'allaitement, de maladie cardiaque ou rénale, ce genre de cure n'est pas à envisager. Par ailleurs, les personnes allergiques aux plantes de la famille des astéracées (comme la marguerite) doivent consulter un médecin au préalable.
Aucune autre toxicité particulière n'est attribuée au pissenlit.

Quelques recettes à base de pissenlitshttp://liafaydjam.blogspot.fr/2007/01/taraxacum-officinale-pissenlit.html

mercredi 26 novembre 2014

Hors normes, énormes

Cette semaine place à trois artistes plus ou moins connus mais radicalement décalés. Remarquables par l'originalité de leur inspiration, leur sincérité, leur courage, ils ont en commun une certaine mise en scène du "transgenre", de la transgression tout simplement.

MAEL LE MÉE 

"Mael Le Mée est né en France en 1977. D’un côté, il est scénariste (dessins animés, jeux de rôle, jeux vidéo, bandes dessinées). De l’autre, il développe une pratique artistique pluridisciplinaire, qui va de brancher des légumes sur des ordinateurs à poser des bombes dans des festivals ou à donner des conférences très sérieuses sur des sujets qui n’existent pas encore. Il se propose comme artiste transmédia. « Transmédia », non pas dans l’acception en vigueur d’un procédé visant à décliner un univers narratif sur différents médiums,  pour capter l’attention d’un spectateur désormais dispersée sur une multitude de terminaux de consommation (télévision, internet, mobile, etc). Plutôt « transmédia » avec trans- dedans comme dans transgenre, transgression, transfrontalier,transformation, transport, transsexuel, transe..."
Mael le Mée en auto-gastroscopie.
"Il s’intéresse notamment aux rapports entre technologies et corps, aux questions de simulation et à l’esthétique du contrôle. En 2004, l’Institut Benway l’a recruté pour diriger son Service des Relations Publiques.
L’institut Benway, vous connaissez ? Bien évidemment ! Sa gamme d’Organes de Confort l’a rendu célèbre dans le monde entier...
Voici maintenant un demi-siècle que l’Institut Benway est le leader incontesté des solutions organiques de confort corporel
Fournisseur agréé de clients institutionnels et privés, dans les secteurs civil et militaire, l’Institut Benway propose aussi au grand public ses glandes salivaires aromatisées, barrettes de mémoire et autres testicules hallucinogènes. L'institut Benway est reconnu d’utilité par l’Organisation Mondiale de la Santé du Commerce."

Institut Benway. Organes de confort.


"Souvent imités, jamais égalés, les Organes de Confort de l’Institut Benway sont garantis sans rejet grâce aux tests effectués en camps de prisonniers conventionnés avec la Croix-Rouge.
Citons aussi les MusiKaments, les Placebos Parentaux, les Bijoux Internes, les Organes de Productivité Industrielle, les Solutions Organiques de Sécurité, parmi l’éventail complet de moyens qu’offre l’Institut Benway aux consommateurs, entreprises et gouvernements pour accéder au progrès corporel sur mesure, et ce depuis cinquante ans déjà !"


https://docplayer.fr/12131852-Dossier-de-presse-exposition-les-organes-de-confort-de-l-institut-benway.html


STEVEN COHEN

Steven Cohen est un artiste, plasticien, performer et chorégraphe sud-africain né en 1962 qui habite aujourd'hui à Lille. 
Steven Cohen est un narcissique révulsé. Il est à la fois un juif croyant, un Africain blanc et un homosexuel qui aime bien se travestir. A travers ses sculptures extravagantes, ses performances égocentriques et déguisements "osés", Steven Cohen essaye de trouver de divers moyens d'expressions pour traiter différentes questions identitaires, tabou aujourd'hui, comme le judaïsme, le racisme, l'homosexualité et l'identité ethnique.
Plus qu'un artiste, Steven Cohen est un grand provocateur. Ses performances sont souvent dans des lieux publiques symboliques (Trocadéro, Mémorial de la Shoah, Ground Zero, Bidonville de Johannesburg, ...) où il se promène souvent nu et déguisé de costumes originaux de sa création.
(Ci-dessus: Steven Cohen dans un déguisement de sa création)

Etoile jaune sur le front, faux cils énormes, bouche noire, crâne chauve maquillé, nudité ou costume extravagant, il fait de son corps une œuvre d'art ambulante qu'il soumet à toutes les épreuves. Sujet et objet, bourreau et victime, triomphant toujours jusque dans les situations les plus dangereuses, les plus risquées. Steven Cohen n'a plus rien à perdre.

PIERRE MOLINIER


Pierre Molinier (1900-1976) est un peintre photographe pervers inconnu de notoriété mondiale. Peintre en bâtiment de profession, Pierre Molinier avait tris passions :"La peinture, les filles et le pistolet". En 1976, il se donne la mort d'un coup de pistolet. Tout au long de sa vie Pierre Molinier a été inflexiblement fidèle à ses passions. Transformiste provocateur, barbare esthète et débauché pervers, pour lui la sincérité de la création était le garant de sa qualité.  jusqu'à la fin de sa vie Molinier aura été habité par deux obsessions:"jouir" pour accéder au paradis immédiat de la "petite mort" et "laisser une trace dans l'infini du temps".  Pour cela il s'auto-viole, s'auto-fellatione, se s'auto-portraitise infatigablement , à blanc en noir et blanc. De la couture des accessoires jusqu'à la retouche de l'ultime epreuve photographique, Molinier faisait tout lui même. Ce photographe de l'âge de pierre était à la fois modèle, opérateur, accessoiriste n'a pas connu Photoshop. Molinier  n'accordait que peu d'importance à la prise de vue. Deux lampes, un lit, un paravent en toile de Jouy, une poire à déclencher suffiront. Tout se joue pour lui à l'exposition, au tirage avec des calques des ciseaux et une mine de plomb. Une affaire de peintre tout autant que de performer que je vous laisse apprécier.
 



Sources : Pierre Molinier Par Jean-Luc Mercié. Les presses du réel.

Et aussi Piotr Pavlenski http://www.liberation.fr/planete/2016/10/11/piotr-pavlenski-couillu_1521239

Last but not least, une bonne adresse pour les amateurs d'art bien vivant et bien décalé :